La “tseallii” était le rite avec lequel autrefois il était d’usage d’accompagner les secondes noces d’un veuf ou d’une veuve : les jeunes gens du pays et des villages voisins se rejoignaient dans la maison de l’intéressé, et, avec des marmites, du lait, des cornes et des grelots commençaient une sérénade endiablée, qui durait pendant un moment, parfois même des jours … jusqu’à ce que le malchanceux, pour faire taire la musique se décide à offrir à boire à tous.
Un veuf de Courmayeur, cependant, trouva un système plus économique pour se libérer des musiciens. Ayant combattu sous le Roi Albert en tant que tambour-major, il avait conservé son vieil instrument accroché au mur. Il le prit, se l’accrocha autour du cou et, retrouvant la vigueur de ses vingt ans, il sortit sur le seuil en jouant la charge : très vite, le roulement cadencé couvrit tout autre fracas. L’un après l’autre, les musiciens arrêtèrent de jouer pour disparaître en douce.
Extrait de : “la fleur du légendaire valdôtain” de Tersilla Gatto Chanu Editions Emme/Turin